MUSIQUE
Tout juste quatre albums pour Mos Def, rappeur US à la bouille de premier communiant… Oui, c’est surprenant, tant le mec semble enraciné depuis un bail dans la galaxie hip-hop et dans son imagerie populaire.
Il n’empêche, avec The Ecstatic, labellisé Downtown Records (les macros de Santogold ou Gnarls Barkley, pour situer), Monsieur Def n’en finit plus de prêcher pour sa paroisse.
Un hip-hop respectable, inventif, intelligent, histoire de nous faire enfin gober qu’il y a une vie artistique au-delà des teufs dantesques avec poufs, jacuzzi et Hummers.
Car tout en cultivant une carrière parallèle au cinéma et à la télé, et ce avec bien plus de classe que nombre de ses collègues (il est, entre autre, la star de Be Kind Rewind, le dernier Michel Gondry), Dante Smith, de son vrai nom, revient de temps en temps à son métier originel et s’efforce de ne sombrer dans aucun des travers du rap dit « sophistiqué ».
Résultat : A force de chercher à échapper, d’un côté, au syndrome Kanye West (coupe mulet, voix synthétique et égo rose bobon) et de l’autre, au syndrome Abd Al Malik (humanisme gnian-gnian et musicalité proche de zéro) Mos Def se complique la tâche et par conséquent, gâche un peu notre plaisir… Et ce, même si évidemment, The Ecstatic boxe dans une catégorie de très loin supérieure à celle d’Akon ou des Black Eyed Peas. Mais ça, était-il vraiment nécessaire de le préciser ?
« The Ecstatic », de Mos Def, Downtown Records.
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